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Dans quel temps êtes-vous ?

À plusieurs reprises, ces temps-ci, je me sens interpellée par des lectures ou des expériences liée au temps, que ce soit le passé, le présent ou le futur :

  • Invitation à être dans le présent.
  • Importance d’avoir une vision pour le futur.
  • Que faire avec le passé ?

Je vous les partage ici.

J’entends régulièrement l’importance d’être dans le présent – en présence. 

Eckart Tolle me le disait encore récemment (via une vidéo 😀) : il n’y a que celui-là, le présent, qui existe. Que le présent est une chose extraordinaire, quotidiennement négligé. Il est souvent vécu sans conscience. Or notre vie toute entière n’existe que dans le moment présent. Tout arrive dans le moment présent. Et quand nous nous en souvenons, c’est toujours le moment présent. Et quand nous pensons au futur, qui bien sûr n’arrive jamais comme un moment futur, nous y pensons au moment présent.

Je lis, dans un article du 2 avril, que Boris Cyrulnick, neuropsychiatre, qui nous dit ceci : « La mémoire pathologique, c’est celle qui est prisonnière du passé. Cette mémoire est fixe. À l’inverse, la mémoire saine est évolutive, donc changeante. Quand le contexte change, les souvenirs changent eux aussi. Beaucoup de gens ont du mal à le comprendre, mais la mémoire, ce n’est pas le retour du passé. En neurologie, on dit que la mémoire est intentionnelle: on va chercher dans son passé les images et les mots pour construire un récit. C’est un passé qui s’inscrit dans l’anticipation. »

Il dit également : « Aujourd’hui, on se contente seulement de vivre au présent. Or, quand on vit uniquement présent, on ne peut pas donner sens. Le sens qu’on donne aux choses métamorphose la manière avec laquelle on les ressent. »

Et aujourd’hui, lors d’un atelier sur l’écoute auquel je participais, l’hôte nous invite à raconter une « future story telling ». La pratiquant comme coach, cela a été d’autant plus intéressant de me retrouver dans la situation de raconter une situation que je vais vivre dans le futur en la racontant comme si elle s’était déjà passée.

Raconter non seulement ce qui s’était passé mais également le contexte, les émotions vécues, faire réellement vivre à mon interlocuteur l’expérience « vécue ». Dans quel temps suis-je ?

Dans une expérience présente où je raconte une expérience passée qui va se dérouler dans le futur !

C’était magique. Le futur, je peux le construire. Cela m’a amené de la clarté sur mes intentions. J’ai senti là où je mettais de l’énergie et là où je n’en mettais pas. Mes mots créaient la réalité. La joie ressentie à raconter l’histoire me donnait envie de la vivre !

Ma réflexion actuellement : Comment être dans le présent tout en réservant du temps spécifique pour imaginer le futur en me servant à sa juste place des expériences du passé ?

Et vous, comment vous situez-vous entre les trois temps ?

Anne de Beer
Activatrice d’humanité au travail

1 https://www.lecho.be/opinions/general/boris-cyrulnik-neuropsychiatre-nous-sommes-tels-les-anciens-romains-qui-valorisaient-le-plaisir-mais-ne-savaient-plus-se-battre/10377959

Apprendre change mon cerveau, quelle nouvelle fantastique !

Une conférence de Steve Masson [1] m’a éclairée sur des aspects du fonctionnement de notre cerveau bien utile à tenir compte dans mes formations.

Le cerveau a une telle neuroplasticité, que plus il est activé, plus les connexions entre les neurones se développent. Et les neurones qui s’activent ensemble de façon répétée se connectent ensemble. Donc, plus je sollicite mon cerveau pour me développer, plus j’y créerai de nouveaux chemins. Pour mieux comprendre le mécanisme et ses retombées sur l’apprentissage, le cerveau est souvent comparé à une forêt dans laquelle l’apprenant marche. Densément peuplée d’une végétation abondante, la marche y est donc difficile initialement. Pour se déplacer, l’apprenant doit pousser les branches avec ses bras en plus d’écraser l’herbe et les petits arbustes avec ses pieds. Le passage répété du marcheur crée progressivement un sentier qui est de plus en plus facile à emprunter. Bien vite, ce sentier devient une voie privilégiée pour passer rapidement du point A au point B.

Voici trois aspects du fonctionnement du cerveau que j’ai choisi de partager avec vous parce qu’elles me parlent dans ma pratique.

1. « Pour apprendre, le cerveau de l’apprenant doit être actif »

Plus les neurones seront activés, plus riche sera l’apprentissage. Lorsque nous pensons « pédagogie active », nous pensons souvent « types d’activités variées ». Nous pouvons également le voir d’une autre façon : c’est la réactivation des apprentissages qui est également importante. C’est-à-dire l’importance de la récupération de la mémoire.
Activons à plusieurs reprises les neurones liés à un apprentissage en demandant à nos apprenants de se souvenir de ce que nous avons déjà exploré; posons des questions, proposons-leur d’expliquer ou de montrer le sujet à d’autres et cela réactivera leur mémoire et ainsi les connexions entre neurones se renforceront, et donc l’apprentissage avec elles.

L’article de Steve Masson, intitulé Espacer les périodes d’apprentissage vous permet d’approfondir ce point.

2. La mémorisation d’un apprentissage sera d’autant plus forte si nous espaçons les périodes d’apprentissage sur un même objectif.

Les recherches démontrent que l’efficacité (on apprend plus et on oublie moins vite) est beaucoup plus grande lorsque nous proposons cinq activités espacées dans le temps plutôt que ces mêmes cinq activités proposées en une seule séquence. Lorsque nous travaillons trop longtemps sur le même sujet d’apprentissage, le cerveau se désactive petit à petit, cela lui demande de moins en moins d’efforts. Ce qui a comme conséquence de stimuler dans une moindre mesure les connexions entre les neurones. Lorsque nous abordons un objectif dans des séances espacées dans le temps, nous réactivons à chaque fois les neurones et cela les renforce d’autant plus. Cela augmentera l’impact dans le temps de la mémorisation de cet apprentissage.
Des formations plus courtes et plus nombreuses? Proposer des activités avant et après nos formations?

Un autre article de Steve Masson vous permet d’approfondir : Pour que s’activent les neurones

3. L’apprentissage dépend de notre état d’esprit

Le troisième aspect qui m’a interpellé est la forte influence de l’état d’esprit lié à l’apprentissage sur celui-ci. En fonction de mon état d’esprit « fixe », c’est-à-dire peu de confiance en ma possibilité de me développer ou « dynamique » c’est-à-dire dans le choix d’affirmer ma capacité de m’améliorer, la qualité de mon apprentissage va varier. Jusqu’ici, cela paraît logique.
Comment influencer cet état d’esprit?
En informant l’apprenant que tout cerveau peut changer et donc en donnant quelques informations sur la plasticité du cerveau.
Et en changeant la façon dont nous prodiguons nos encouragements. Plutôt que de répondre à un apprenant qui dira « je ne suis pas bon en synthèse » par : « En effet. Peut-être que la synthèse, ce n’est pas une de tes forces. » Cette affirmation renforcera un état d’esprit « fixe ». À la place, multiplions ce type d’approche : ajouter le mot « encore » à ta phrase : « tu n’es pas encore bon en synthèse », ce qui va encourager un état d’esprit « dynamique », centré sur un effort à fournir.

Les formations que nous proposons intègrent ces aspects.

Et vous, quelle est la première idée de changement de vos formations que ceci vous inspire ?

Anne.

Lateral, les activateurs de management juste.
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[1] Steve Masson est professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et directeur du Laboratoire de Recherche en Neuroéducation (LRN). Chercheur, il ne partage que des informations qui ont fait l’objet de recherches validées. À la différence de beaucoup de neuro-mythes bien répandus.

Améliorer le transfert des apprentissages acquis en formation?

Le transfert des apprentissages acquis en formation est un objectif que nous avons pour chaque projet de développement. Après avoir participé à une conférence très intéressante de Jean-François Roussel « viser le transfert en formation », j’envisage l’histoire un peu différemment : 3 leviers sont à notre disposition:

  1. l’apprenant, avant la formation : sa motivation constitue un ingrédient important du transfert. Dans un contexte d’apprentissage, elle se traduit par sa valeur perçue : l’apprenant est-il persuadé que la formation va lui permettre d’améliorer sa performance? Ressent-il un réel besoin par rapport à cette formation ? Le développement des compétences visées est-il prioritaire pour l’apprenant ?
  2. la pédagogie utilisée pendant la formation : développer des programmes de formation qui intègrent la dynamique de transfert dans la formation elle-même. Ceci demande des objectifs de transfert dès le début de la formation, une contextualisation maximale (de travailler sur des problèmes réels), de générer les échanges entre pairs ainsi que l’échange de bonnes pratiques après les expériences dans le contexte du travail.
  3. continuer à sensibiliser les managers à leur impact dans le transfert des apprentissages de leurs collaborateurs revenant d’une formation. Il s’agit ici de les informer de l’impact qu’ils ont sur le développement de leurs collaborateurs qui participent à des formations. Un (bon) manager aura un contact avec ses collaborateurs qui partent en formation pour tester leur motivation, les rendre acteurs par rapport à leur apprentissage. Il leur enverra des messages quelques jours avant la formation, par exemple pour les encourager à une rencontre de briefing sur la formation…

Je trouve cela vraiment enthousiasmant de continuer l’exploration des ingrédients nécessaires à la réussite d’un projet de formation, et de me demander duquel vais-je augmenter la qualité la prochaine fois !

Et pour vous, quel ingrédient va changer de goût en 2014 pour augmenter le transfert d’apprentissage de vos apprenants ?

Anne.

PS: Le livre de jean-François Roussel, Gérer la Formation Viser le Transfert, même s’il date de 2001, est toujours un mon livre de référence sur le sujet.
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