Je ne résiste pas à la tentation de partager avec vous un extrait du dernier ouvrage de Manfred Kets de Vries1, The Hedgehog Effect : The Secrets of Building High Performance Teams, dans lequel il nous rappelle le dilemme du hérisson (ou du porc-épic dans sa traduction française) tel que raconté par Schopenhauer et nous montre ses implications à l’analyse de la vie en équipe.
Comme les hérissons en hiver, les membres de l’équipe ont besoin à la fois de proximité et de distance pour se sentir bien. Trop près l’un(e) de l’autre, les membres de l’équipe peuvent se blesser. Trop éloigné(e)s l’un de l’autre, la chaleur de l’équipe n’est plus aussi intense. La position idéale se trouve par essais et erreurs, entre le « trop d’intimité » et le « trop de distance », et cette solution est atteinte par des mécanismes qui sont bien souvent inconscients. Belle image, n’est-ce pas ? Et qu’il est très possible de transposer dans l’expérience d’équipe de chacun — combien d’allers et de retours avant de trouver la position confortable ?
Que pensez-vous de poursuivre votre réflexion sur ce sujet2 ? Commencez en vous évaluant sur « l’échelle du hérisson » ci dessous :
Voici deux pistes pour poursuivre :
- Comment pensez-vous que votre position sur cette échelle affecte vos relations avec les autres ?
- Vous placeriez-vous au même endroit pour toutes vos relations ? Y-a-t’il une différence ?
Bonne route !
Patrick.
Lateral, les activateurs de management juste.
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1Si vous ne l’avez pas encore deviné à la lecture des articles de ce blog, Manfred Kets de Vries a exercé (et exerce encore) une très grande influence sur moi. Il est une source d’inspiration étonnante. Ne vous en faites pas pour moi, je m’en rends compte 🙂
2exercice proposé en page xiii de la préface au livre en question.
2014-02-24 – Merci Patrick, pour l’image du hérisson & l’échelle d’évaluation des distances relationnelles.
Tu poses 2 questions : la position globale (statique) sur l’échelle, et la position variable d’après les relations.
Ceci évoque les affinités, les rôles respectifs, les vécus communs, les projections dans le futur, les manipulations possibles, etc.
D’un autre côté, si on s’intéresse à l’aspect très particulier des relations qu’est l’HUMOUR au travail, on rencontre rapidement une difficulté à vouloir le mettre en graphique.
L’humour ne se quantifie pas, il se qualifie (… sauf pour ceux ignorant de quoi il s’agit).
J’affecterais le même besoin de qualification à « l’échelle du hérisson ».
Peut-on indiquer si on préfère garder ses distances, ou être proche des gens, sans en même temps exprimer de quelle manière la distance est maintenue, ou la proximité s’affiche ?
Les manières employées donnent la couleur à ces relations.
Le critère utilisé dans l’échelle (nombre de 1 à 10) peut être remplacé par plusieurs critères, utilisés d’une façon variable selon chaque relation (et même dans chaque relation selon telle ou telle situation).
Exemples :
– ‘couleur globale’ de la relation (chaude / froide / gris neutre)
– ‘surveillance rapprochée / éloignée’ exercée au travers de la relation
– ‘délégation confiante (voire aveugle) / timide & minimale’, cultivée dans la relation
– etc.
Chacune de ces catégories caractérise un aspect relationnel. Ces qualités peut ensuite être quantifiées, chacune.
Les exemples choisis ne sont certainement pas les meilleurs, mais ont l’avantage d’être ‘bruts de décoffrage’…
A continuer dans le blog.
Best.
Et cela varie très fort d’un individu à l’autre.
L’approche neurocognitive et comportementale (https://www.neurocognitivism.be/) propose une hypothèse en cours de validation du « positionnement grégaire » comme comportement instinctif issu des territoires cérébraux les plus anciens ; il s’agit de comportements génétiquement programmés et donc invariants, incapables d’apprentissage.
Dans ce registre, il y a bien sûr l’axe dominance / soumission, complété par un deuxième axe qui résulte de l’intégration ou du rejet du groupe.
Certains individus ont spontanément besoin des autres pour bien fonctionner, pour se détendre…
D’autres par contre ont spontanément besoin de s’isoler d’un groupe à un moment ou un autre pour réfléchir, se ressourcer.
Bien sûr, cela n’empêche pas qu’il y ait des attitudes et des choses à mettre en place pour le fonctionnement optimal d’un groupe.