Apprendre change mon cerveau, quelle nouvelle fantastique !

Une conférence de Steve Masson [1] m’a éclairée sur des aspects du fonctionnement de notre cerveau bien utile à tenir compte dans mes formations.

Le cerveau a une telle neuroplasticité, que plus il est activé, plus les connexions entre les neurones se développent. Et les neurones qui s’activent ensemble de façon répétée se connectent ensemble. Donc, plus je sollicite mon cerveau pour me développer, plus j’y créerai de nouveaux chemins. Pour mieux comprendre le mécanisme et ses retombées sur l’apprentissage, le cerveau est souvent comparé à une forêt dans laquelle l’apprenant marche. Densément peuplée d’une végétation abondante, la marche y est donc difficile initialement. Pour se déplacer, l’apprenant doit pousser les branches avec ses bras en plus d’écraser l’herbe et les petits arbustes avec ses pieds. Le passage répété du marcheur crée progressivement un sentier qui est de plus en plus facile à emprunter. Bien vite, ce sentier devient une voie privilégiée pour passer rapidement du point A au point B.

Voici trois aspects du fonctionnement du cerveau que j’ai choisi de partager avec vous parce qu’elles me parlent dans ma pratique.

1. « Pour apprendre, le cerveau de l’apprenant doit être actif »

Plus les neurones seront activés, plus riche sera l’apprentissage. Lorsque nous pensons « pédagogie active », nous pensons souvent « types d’activités variées ». Nous pouvons également le voir d’une autre façon : c’est la réactivation des apprentissages qui est également importante. C’est-à-dire l’importance de la récupération de la mémoire.
Activons à plusieurs reprises les neurones liés à un apprentissage en demandant à nos apprenants de se souvenir de ce que nous avons déjà exploré; posons des questions, proposons-leur d’expliquer ou de montrer le sujet à d’autres et cela réactivera leur mémoire et ainsi les connexions entre neurones se renforceront, et donc l’apprentissage avec elles.

L’article de Steve Masson, intitulé Espacer les périodes d’apprentissage vous permet d’approfondir ce point.

2. La mémorisation d’un apprentissage sera d’autant plus forte si nous espaçons les périodes d’apprentissage sur un même objectif.

Les recherches démontrent que l’efficacité (on apprend plus et on oublie moins vite) est beaucoup plus grande lorsque nous proposons cinq activités espacées dans le temps plutôt que ces mêmes cinq activités proposées en une seule séquence. Lorsque nous travaillons trop longtemps sur le même sujet d’apprentissage, le cerveau se désactive petit à petit, cela lui demande de moins en moins d’efforts. Ce qui a comme conséquence de stimuler dans une moindre mesure les connexions entre les neurones. Lorsque nous abordons un objectif dans des séances espacées dans le temps, nous réactivons à chaque fois les neurones et cela les renforce d’autant plus. Cela augmentera l’impact dans le temps de la mémorisation de cet apprentissage.
Des formations plus courtes et plus nombreuses? Proposer des activités avant et après nos formations?

Un autre article de Steve Masson vous permet d’approfondir : Pour que s’activent les neurones

3. L’apprentissage dépend de notre état d’esprit

Le troisième aspect qui m’a interpellé est la forte influence de l’état d’esprit lié à l’apprentissage sur celui-ci. En fonction de mon état d’esprit « fixe », c’est-à-dire peu de confiance en ma possibilité de me développer ou « dynamique » c’est-à-dire dans le choix d’affirmer ma capacité de m’améliorer, la qualité de mon apprentissage va varier. Jusqu’ici, cela paraît logique.
Comment influencer cet état d’esprit?
En informant l’apprenant que tout cerveau peut changer et donc en donnant quelques informations sur la plasticité du cerveau.
Et en changeant la façon dont nous prodiguons nos encouragements. Plutôt que de répondre à un apprenant qui dira « je ne suis pas bon en synthèse » par : « En effet. Peut-être que la synthèse, ce n’est pas une de tes forces. » Cette affirmation renforcera un état d’esprit « fixe ». À la place, multiplions ce type d’approche : ajouter le mot « encore » à ta phrase : « tu n’es pas encore bon en synthèse », ce qui va encourager un état d’esprit « dynamique », centré sur un effort à fournir.

Les formations que nous proposons intègrent ces aspects.

Et vous, quelle est la première idée de changement de vos formations que ceci vous inspire ?

Anne.

Lateral, les activateurs de management juste.
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[1] Steve Masson est professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et directeur du Laboratoire de Recherche en Neuroéducation (LRN). Chercheur, il ne partage que des informations qui ont fait l’objet de recherches validées. À la différence de beaucoup de neuro-mythes bien répandus.

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